Rencontre avec Samira El Ayachi - Lycée Jean-Baptiste Corot de DOUAI

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Rencontre avec Samira El Ayachi

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Rencontre avec Samira El Ayachi


Samira El Ayachi est venue à la rencontre de la classe de seconde 02, dans le cadre du projet « Jeunes en librairie ». La romancière était déjà intervenue au lycée en 2022, avec Monsieur François, dans le cadre de la spécialité Humanités Littérature et Philosophie.

Les élèves ont lu son dernier roman, Le ventre des hommes (Éditions de l'Aube, 2021) en lecture cursive dans le cadre d’une séquence consacrée à L’Assommoir d’Émile Zola (1877).

Ces « jeunes en librairie » ont pu poser à la romancière les questions qu’ils avaient préparées. Elles ont permis de mettre en lumière le contexte d’écriture du roman mais aussi les méthodes d’écriture de l’autrice qui se consacre actuellement à sa prochaine publication et qui s’apprête à une semaine de résidence d’écriture au Maroc.

Le questionnement des élèves a aussi concerné la construction de l’ouvrage qui mélange les temporalités. Samira El Ayachi, fille d’un mineur de la fosse 4/5 sud de Méricourt, près de Lens, plonge dans son passé et le fait résonner avec le présent par le biais de la narratrice de son roman, Hannah.

Samira a par ailleurs longuement évoqué ses personnages en montrant à quel point elle mêle l’intime et le collectif, l’autobiographie et la fiction avec un engagement profond. Il est en effet question pour elle de faire découvrir à ses lecteurs un pan peu connu de l’Histoire entre la fin des années 1960 et la fin des années 1970 : le parcours de 78 000 Marocains recrutés dans leur propre pays pour aller travailler dans les mines du Nord -Pas- de- calais… à condition de ne savoir ni lire, ni écrire, de n’avoir pas plus de trente ans et de peser au moins 55 kilos. Il faut en avoir dans le ventre, siège des émotions dans le monde arabe (Le ventre des hommes), pour ne pas sombrer face à la précarité, au déracinement, à la perte, sans même avoir le statut de mineur. C’est précisément pour obtenir ce statut que se sont battus les mineurs marocains, dont le père de l’autrice, laquelle précise aux élèves qu’elle s’est largement inspirée de ce qu’il a vécu pour écrire.

La rencontre a également permis d’en savoir davantage sur le travail de documentation et de recherches de la romancière qui a consacré 12 ans à l’écriture de ce livre. Son enquête minutieuse, se nourrissant d’archives, de témoignages, évoque la démarche zolienne dans sa volonté d’être au plus près de la réalité, au service d’une idée, celle de dévoiler une injustice organisée et de réhabiliter selon ses propres termes « le regard posé sur ces étrangers ».

Son père lui a d’ailleurs confié : « Avec ton livre, tu as séché mes larmes… ».

Samira El Ayachi n’a pas oublié qu’elle s’adressait à des élèves impliqués dans le dispositif « Jeunes en Librairie », en leur déclarant : « On gagne des vies quand on lit ».

Phrase dont, à n’en pas douter, ils feront leur devise !

Un travail d'écriture a été ensuite réalisé en classe.

 
 
 
 
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